Le 16 juillet 2021, je pars à la rencontre du Docteur Laetitia Lebrun, jeune chercheuse au sein du laboratoire d’anatomopathologie de l’Hôpital Erasme. Nous convenons de déjeuner ensemble à Erasme.
A côté de l’aide à la recherche, le Fonds Yvonne Boël contribue également à soutenir de jeunes chercheurs au travers du Prix Yvonne Boël, ou en attribuant une bourse, ou encore en participant au salaire des chercheurs. Nous suivons et croyons au talent de Laetitia Lebrun depuis quelques années. La rencontrer va me permettre de m’enrichir de son parcours et de son expérience, et partager avec elle la vision du soutien à la recherche scientifique du Fonds Yvonne Boël. Laetitia va arriver un peu en retard à notre rendez-vous, car elle est en consultation, et que sa rencontre avec des patients va durer un peu plus longtemps que prévu. Ce retard répond déjà à une de mes questions. Les pathologistes vont à la rencontre des patients. Laetitia me dira à quel point ce contact avec les patients est important pour sa pratique. Il est essentiel de les rencontrer, car cela permet, outre l’aspect humain, d’expliquer à ceux-ci le diagnostic qui justifie le choix du traitement. Elle partage avec moi quelques unes de ses expériences, au cours desquelles elle s’est battue, à côté des équipes cliniques, pour sauver des patients. Parfois avec succès, parfois trop tard … Nous abordons ensuite son parcours. Laetitia sait depuis qu’elle est petite qu’elle veut soigner les autres. Le bien-être de la collectivité est donc quelque chose de bien ancré en elle. Après ces cinq premières années d’étude, Laetitia fait des stages en oncologie pédiatrique. Elle ne supporte vraiment pas l’idée que des enfants puissent mourir d’un cancer. Elle reconnaîtra que l’impact émotionnel de son stage a été difficile à surmonter. Elle choisi alors de rejoindre le labo d’anatomopathologie de l’hôpital Erasme, sous la direction de son professeur, Isabelle Salmon, et d’entamer des recherches dans deux domaines spécifiques : la thyroïde et les cancers du cerveau. Elle commencera alors des recherches sur le astrocytomes de la moëlle épinière (un cancer du système nerveux central très rare). Ce sera l’objet de sa thèse de doctorat, qu’elle va réussir brillamment à l’unanimité du jury en mai 2021 ! Yvonne Boël, notre Présidente, et moi-même avons assisté à sa défense de thèse. Dans le futur, elle va poursuivre ses recherches sur le astrocytomes de la moëlle épinière , car celui-ci est actuellement très souvent traité comme un cancer du cerveau, alors qu’il se situe dans la moelle épinière, et que l’impact physique d’un traitement classique peut avoir un incidence majeure sur, entre-autre, la mobilité du patient. Son objectif est de permettre, par ces recherches, de mieux comprendre le comportement de ces tumeurs et de proposer d’autres outils thérapeutiques très ciblés. Le domaine du cancer du cerveau chez les enfants est aussi un domaine qu’elle aimerait apréhender. Pour elle, le patient occupe une place centrale. Tout cela en 13 ans … Laetitia est particulièrement reconnaissante de l’aide que plusieurs fonds de recherche (dont le Fonds Yvonne Boël) lui a apportée tout au long de ce début de carrière. Cela l’a motivée, et le fait que l’on croie en elle, à côté de l’aide financière, a été un moteur important dans son parcours Je suis impressionnée par ce que je viens d’entendre. Voici une jeune trentenaire qui a déjà un parcours professionnel et humain, à mes yeux, exceptionnel. Je partage ensuite avec elle notre vision dans le soutien à la recherche scientifique. Le Fonds Yvonne Boël existe depuis nonante ans cette année (2021). Tout au long de son histoire il a veillé à être à l’écoute des chercheurs. Nous entendons leurs besoins et essayons, dans la mesure du possible, de répondre à leurs demandes. Si notre intervention permet de mener au succès de l’équipe, nous en sommes immensément fiers. On peut citer, par exemple, l’achat du microscope électronique du Professeur Claude, co-Prix Nobel de médecine en 1974, des recherches des Professeurs Arsènes Burny et Lise Thiry sur les papillomavirus humains, la publication d’articles dans des revues scientifiques, la publication de posters, la participation active à des séminaires internationaux, etc. Laetitia Lebrun représente tout ce qui nous motive dans le soutien à la recherche scientifique. Nous lui avons mis (directement ou indirectement) des outils en main, dont elle a besoin pour faire son travail. On parle de microscopes modernes, scanners de lames, Tissue Micro-Aray, le développement du réseau SegundOs, de l’implémentation de la boucle d’intelligence artificielle, etc. Nous l’avons encouragée tout au long de son parcours. Elle ne s’est pas contentée de bien utiliser ces différents outils. Elle a réussi avec brio ce qu’elle a entrepris. Au Fonds Yvonne Boël nous sommes vraiment extrèmement heureux de ses succès. Nous avons clairement un objectif commun : le bien-être du patient atteint de cette terrible maladie qu’est le cancer. Marie-Evelyne Feyerick
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